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Nord-Kivu: le calvaire des femmes enceintes fuyant la guerre à Rutshuru

by Zionews

Fuir la guerre en étant enceinte ou venant d’accoucher est un calvaire. Un calvaire vécu par des centaines de femmes du territoire de Rutshuru. Elles ont dû parcourir de longs kilomètres à pied, fuyant la guerre dans leur territoire. C’est ce qu’a pu constater mercredi 9 novembre un reporter de Radio Okapi, lors d’un échange avec quelques-unes, en consultation prénatale au centre de santé de Kanyaruchinya, près de Goma.

Leki Immaculée porte sa cinquième grossesse. Assise sous l’ombre, elle attend son tour pour la consultation. Presqu’à terme, elle dit avoir parcouru, de chez elle à Rumangabo jusqu’à Kanyaruchinya, presque 40 kilomètres à pied, avec ses 4 enfants.

A travers son regard, on peut comprendre la lourdeur de sa situation.

« J’ai eu mon 4e enfant par césarienne. Alors ce qui me dérange est que nous n’avons pas toujours à manger. Nous avions nos champs, mais ici nous n’avons rien. Je ne sais même pas comment je vais trouver de quoi couvrir mon futur bébé, même un endroit pour dormir, c’est très difficile, et je me demande dans quel état je serai ici si j’accouchais par césarienne. Et c’est la raison de tous mes soucis… », explique-t-elle, résignée.

La maternité du centre a vu naitre une dizaine de nouveau-nés, déplacés de guerre

Karimunda Meda, venue de Rugari, a accouché très tôt ce mercredi 9 novembre. Un sourire illumine son visage en jetant un regard sur son bébé, mais un sourire vite dissipé par le souvenir de la réalité qui les attend, elle et son bébé, à la sortie du centre de santé :

« Je n’ai pas de savon, ni d’habits pour mon bébé, et pas nourriture non plus ».

Comme elle, quatre autres femmes ont mis au monde ce mercredi.

Depuis l’afflux de ces déplacés à Kanyaruchinya il y a deux semaines, une dizaine de femmes fuyant la guerre ont accouché dans ce centre. A leur sortie, les bébés vont tout droit au site de déplacés avec leurs mères, rejoindre le reste de leurs familles. Ainsi, déjà à leur naissance, ils portent le statut des déplacés de guerre. 

La maternité du centre de santé reçoit en consultation prénatale chaque semaine en moyenne 130 femmes enceintes, déplacées de guerre.

Ces femmes demandent au gouvernement de tout faire pour ramener la paix dans leurs villages.

« Nos enfants n’ont rien fait pour mériter de naître dans cette souffrance », explique l’une d’elles.

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