Accueil » Politique » Les rassemblements de soutien au général Muhoozi Kainerugaba se multiplient, organisés par un groupe de personnalités proches du parti au pouvoir depuis 1986

Les rassemblements de soutien au général Muhoozi Kainerugaba se multiplient, organisés par un groupe de personnalités proches du parti au pouvoir depuis 1986

by Zionews

L’élection présidentielle en Ouganda n’est pas prévue avant 2026, mais déjà les partisans du général Muhoozi Kainerugaba, fils de l’inamovible chef de l’Etat, Yoweri Museveni, multiplient les meetings. Après Kabale (sud), Masindi (centre) ou encore Bundibugyo (ouest), c’est dans la ville de Fort Portal (ouest) que le « Mouvement MK » a inauguré, dimanche 14 mai, son dernier comité régional.

« Nous tâtons le terrain », explique Balaam Barugahara Ateenyi, nommé vice-président du groupe pour l’ouest du pays. Soutien de longue date du National Resistance Movement (NRM), le parti présidentiel, l’homme d’affaires a longtemps participé à l’organisation des réunions publiques du chef de l’Etat, invitant à s’y produire les chanteurs populaires avec lesquels son entreprise travaille. Désormais, c’est pour le « premier fils » qu’il mobilise ses équipements et contacts dans le monde musical.

En ligne, la « MK Army », le surnom des partisans de Muhoozi Kainerugaba, inonde les réseaux sociaux d’images de stades remplis de supporteurs arborant des tee-shirts jaunes, couleur du NRM, à l’effigie du militaire de 49 ans. Avec cette inscription : « Mon prochain président ».

« L’affluence à ces événements ne signifie pas qu’un homme politique est populaire. Les foules peuvent venir simplement pour un repas gratuit ou pour voir un artiste », nuance Moses Khisa, professeur ougandais en sciences politiques à l’université de Caroline du Nord, aux Etats-Unis. « C’est néanmoins sans précédent en Ouganda qu’un général en exercice essaie de se construire un soutien populaire en voyageant à travers le pays », souligne Kristof Titeca, professeur à l’université d’Anvers, en Belgique, spécialiste des conflits et de la gouvernance en Afrique centrale et en Afrique de l’Est.

Des publications polémiques

La loi ougandaise a beau interdire aux militaires de participer à la vie politique, plusieurs personnalités proches du régime appellent depuis plus d’un an le fils de Yoweri Museveni à prendre la place de son père. « Il a plus de partisans dans la jeunesse. Nous avons été au pouvoir pendant si longtemps avec le NRM, la meilleure alternative maintenant, c’est Muhoozi », justifie Michael Mawanda, député du parti présidentiel et l’un des membres du comité central du Mouvement MK.

Comme lui, plusieurs parlementaires affiliés au NRM ont déjà annoncé leur soutien au général et participent régulièrement aux événements de son mouvement. « Beaucoup réfléchissent à l’après-Museveni et pensent que Muhoozi va succéder à son père », estime Moses Khisa. Sur Twitter – son moyen de communication privilégié –, Muhoozi Kainerugaba a lui-même, à plusieurs reprises, fait part de sa volonté de participer au prochain scrutin présidentiel. « Rappelons à tous nos ennemis que nous nous présenterons en 2026 et qu’avec l’aide de Dieu tout-puissant, nous remporterons cette élection ! », écrivait-il le 30 mars.

Sur le réseau social, l’héritier est un habitué des publications polémiques. En octobre 2022, après un post dans lequel il affirmait que son armée pouvait s’emparer de Nairobi en moins de deux semaines, le président ougandais avait dû présenter publiquement des excuses à la place de son fils aux autorités kényanes. Quelques jours plus tard, Muhoozi Kainerugaba, nommé général, perdait sa position de commandant de l’armée de terre lors d’un remaniement impromptu, le laissant sans poste défini dans la hiérarchie des forces armées ougandaises.

« Peut-être qu’à ce moment, Muhoozi a franchi la limite : il a montré qu’il était imprévisible et qu’il ne suivait pas tous les ordres de son père. Mais il a quand même conservé une liberté dans ses prises de parole », analyse Moses Khisa. Depuis, le militaire a en effet dénigré à plusieurs reprises l’ancienne garde du NRM, se présentant comme le représentant de la nouvelle génération dans un pays où plus de 80 % de la population a moins de 35 ans et n’a connu que l’actuel président, âgé de 78 ans.

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