De retour dans son fief de Floride, l’ex président des États-Unis a pris la parole et dénoncé violemment une justice politisée visant à l’abattre.
Donald Trump plaide non coupable et dénonce une justice politique. Lors de sa mise en examen mardi à New York, l’ancien président s’est abstenu de toute déclaration. Cité à comparaître devant le juge, son arrivée au tribunal de Manhattan a été filmée en direct par toutes les chaînes de télévision, mais Trump s’est contenté de lever le poing en signe de défi, sans faire de commentaires. Les images prises dans la salle d’audience le montraient le visage fermé, assis entre ses avocats, alors qu’il entendait les chefs d’accusation retenus contre lui. Tous ont trait à la falsification comptable dont il se serait rendu coupable en dissimulent le paiement de grosses sommes d’argent à Stormy Daniels, l’actrice porno avec laquelle il avait eu une brève liaison, ainsi qu’à une autre femme. En s’assurant de leur silence, Trump aurait ainsi « dissimulé une conduite criminelle en cachant au public des informations préjudiciables pendant l’élection présidentielle de 2016 », selon l’acte d’accusation.
Mais une fois rentré en Floride, Trump a pris la parole, et dénoncé violemment une justice politisée visant à l’abattre. « Je n’ai jamais pensé qu’une telle chose pouvait arriver en Amérique », a lancé Trump devant ses partisans invités pour l’occasion dans son club privé de Mar-a-Lago, quelques heures après sa comparution. « Le seul crime que j’ai commis est de défendre notre nation contre ceux qui cherchent à la détruire… C’est une insulte à notre pays ».
«Ces fous de la gauche radicale»
« Ils ne peuvent pas nous battre dans les urnes, alors ils essaient de nous battre dans les tribunaux », a accusé Trump. « Nous sommes une nation en déclin, et maintenant ces fous de la gauche radicale veulent interférer dans les élections en utilisant la loi… Nous ne pouvons pas laisser cela se produire ».
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Après son inculpation à New York, Donald Trump contre-attaque à Mar-a-Lago
Par Adrien Jaulmes
Mis à jour il y a 27 minutes
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De retour dans son fief de Floride, l’ex président des États-Unis a pris la parole et dénoncé violemment une justice politisée visant à l’abattre.
Correspondant à Washington
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Donald Trump plaide non coupable et dénonce une justice politique. Lors de sa mise en examen mardi à New York, l’ancien président s’est abstenu de toute déclaration. Cité à comparaître devant le juge, son arrivée au tribunal de Manhattan a été filmée en direct par toutes les chaînes de télévision, mais Trump s’est contenté de lever le poing en signe de défi, sans faire de commentaires. Les images prises dans la salle d’audience le montraient le visage fermé, assis entre ses avocats, alors qu’il entendait les chefs d’accusation retenus contre lui. Tous ont trait à la falsification comptable dont il se serait rendu coupable en dissimulent le paiement de grosses sommes d’argent à Stormy Daniels, l’actrice porno avec laquelle il avait eu une brève liaison, ainsi qu’à une autre femme. En s’assurant de leur silence, Trump aurait ainsi « dissimulé une conduite criminelle en cachant au public des informations préjudiciables pendant l’élection présidentielle de 2016 », selon l’acte d’accusation.
Mais une fois rentré en Floride, Trump a pris la parole, et dénoncé violemment une justice politisée visant à l’abattre. « Je n’ai jamais pensé qu’une telle chose pouvait arriver en Amérique », a lancé Trump devant ses partisans invités pour l’occasion dans son club privé de Mar-a-Lago, quelques heures après sa comparution. « Le seul crime que j’ai commis est de défendre notre nation contre ceux qui cherchent à la détruire… C’est une insulte à notre pays ».
«Ces fous de la gauche radicale»
« Ils ne peuvent pas nous battre dans les urnes, alors ils essaient de nous battre dans les tribunaux », a accusé Trump. « Nous sommes une nation en déclin, et maintenant ces fous de la gauche radicale veulent interférer dans les élections en utilisant la loi… Nous ne pouvons pas laisser cela se produire ».
Les chaînes de télévision ont interrompu ses diatribes avant la fin. Pendant près de 30 minutes, Trump s’en est pris au juge Juan Merchan, qui l’avait pourtant mis en garde en lui demandant de s’abstenir de commentaires susceptibles de « mettre en péril l’État de droit » ou de créer des troubles, au procureur de New York Alvin Bragg, responsable de son inculpation, et au procureur spécial Jack Smith, chargé d’enquêter sur l’affaire des documents classifiés conservés par lui après son départ de la Maison-Blanche et sur l’assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021.
Car Trump ne s’est pas contenté de dénoncer l’affaire de New York. Il a plutôt insisté sur les autres enquêtes ouvertes contre lui, qui sont potentiellement plus dangereuses. Il a longuement expliqué que les documents classifiés emportés après son départ de la Maison-Blanche avaient été déclassifiés par lui, insistant sur le fait que ceux conservés par Joe Biden et retrouvés dans ses bureaux et son garage, ne l’avaient pas été. Il a condamné l’enquête fédérale et traité Jack Smith de « fou ». Il a aussi intimé aux procureurs d’Atlanta de « laisser tomber » l’affaire concernant sa tentative de renverser l’élection de 2020 en Géorgie.
Dilemme des républicains
Trump a dénoncé toutes ces accusations comme de nouvelles tentatives des démocrates pour l’abattre, comme ils ont tenté de le faire, a-t-il répété, depuis le début de sa campagne en 2015.
La mise en accusation de Trump pour des charges assez discutables a eu pour effet de rassembler les républicains autour de lui. La campagne des primaires républicaines, lancée prématurément par Trump en novembre dernier, a peut-être vraiment commencée avec son discours de Mar-A-Lago, où l’ancien président avait retrouvé son énergie et son agressivité. Les autres candidats républicains, déclarés ou potentiels, se retrouvent pris dans un dilemme : s’ils ne soutiennent pas Trump, ils risquent d’apparaître comme prenant le parti des démocrates dans des poursuites judiciaires qu’une majorité de leurs électeurs considèrent comme une manœuvre politique. S’ils le soutiennent, ils le reconnaissent comme le chef incontesté de leur parti.
La prochaine audience de Trump à New York a été fixée au 4 décembre. L’inculpation d’un ancien président dans une affaire criminelle est sans précédent dans l’histoire américaine, et les conséquences politiques sont encore difficiles à mesurer. Mais les dernières 24 heures ont placé de nouveau Trump sur le devant de la scène, et conforté sa position dominante au parti républicain.