Le lundi 15 juillet, Ephraim Mugangu et Maguy Mata, qui sont le couple propriétaire de l’auberge Momo 19, où les assaillants ont réussi à établir la tentative de coup d’État, ainsi que leurs employés (le gérant, deux serveuses et deux nettoyeurs), ont été présents devant le tribunal militaire garnison de Kinshasa/Gombe, qui a lieu en audience foraine à la prison militaire de Ndolo.
Le dimanche 19 mai dernier, le couple propriétaire de l’auberge Momo 19 et leurs employés ont nié toute relation avec Christian Malanga dans leur narration des faits. Selon leurs avocats, à l’instar de la République, leurs clients sont également touchés par cette situation sans être liés au groupe des terroristes. Devant l’impossibilité de prouver le lien direct entre ses clients et Christian Malanga, ils mettent en évidence « la précipitation » du directeur du ministère public qui, selon eux, n’a pas suffisamment préparé le dossier lors de l’instruction avant de le présenter devant le tribunal.
« Le ministère public a été en difficulté de prouver parce qu’il est de droit que celui qui accuse, c’est celui-là qui doit apporter les preuves. Il n’a pas su démontrer comment est-ce que nos clients ont été mis au profit de cette entreprise criminelle qu’ils ont d’ailleurs dénoncée, raison pour laquelle nous sommes constitués partie civile pour leur compte parce que nous pensons que nos clients aussi en sont victimes parce que la nuit-là du 18 au 19 mai, la République a été choquée. » Nous pensons que le ministère public aussi à travers ses OPJ ont fait un travail à la précipitation, n’ont pas pu confronter les parties parce que les différents prévenus qui sont passés ici, tout le monde de façon unanime pense que nos clients n’y sont pour rien, a dit Maître Ikuku Bokeke Bienvenu, avocat de Maguy Mata et Ephraïm Mugangu, propriétaires de l’auberge Momo 19.
Selon Me Ikuku Bokeke Bienvenu, il est essentiel que le tribunal militaire, face à cette situation et au moment opportun, fasse également valoir l’innocence de leurs clients et les indemnise.
« Je crois que ce n’est qu’une question de procédure : nos clients seront acquittés et remis en liberté. Les choses ont été tellement claires que nous pensons que le tribunal a été suffisamment éclairé et que lorsqu’il va se retirer pour prendre sa décision, il ne va pas déranger la constitution de la République, il ne va pas manger ses propres citoyens, il va plutôt rendre la justice allant dans le sens d’acquitter nos clients, a espéré cet avocat.
Au total, 51 individus sont poursuivis par le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe dans le cadre de l’affaire du coup d’État manqué du 19 mai. Les accusés sont recherchés pour divers crimes, tels que le terrorisme, la possession illégale d’armes et de munitions de guerre, tentative d’assassinat, association de malfaiteurs, meurtre et financement du terrorisme. De nombreux individus sont déjà présents à la barre pour expliquer les raisons pour lesquelles ils sont appréhendés.
Selon le ministère public, Youssouf Ezangi, un Britannique d’origine congolaise, a été désigné comme le coordonnateur adjoint du mouvement New Zaïre après Christian Malanga, lors du début du tribunal. Par la suite, les magistrats ont interrogé les personnes américaines Marcel Malanga, Benjamin Zalman et Taylor Christian Thomson, ainsi que le Belge d’origine congolaise Jean-Jacques Wondo. Il a également écouté Kamanda Kadima Franck et Mavungu Lubongo Bienvenu, respectivement le conducteur et le convoyeur du véhicule qui a emmené les assaillants de Matadi à l’auberge Momo à Kinshasa, où ils se sont réunis avant de lancer l’assaut dans la nuit du 18 au 19 mai.