C’est un résultat qui était attendu, même si finalement il était très serré. Ce mardi 18 octobre, les députés européens ont rejeté rejeté la décharge budgétaire de Frontex, l’agence de surveillance des frontières de l’Union européenne. Après la diffusion d’un rapport accablant de l’Olaf, l’Office européen de la lutte contre la fraude, qui pointait notamment du doigt des renvois illégaux de migrants par cette agence, ce qui va à l’encontre de ses prérogatives, les députés européens ont refusé de valider les comptes pour l’année 2020 de Frontex. Un véritable désaveu.
Le rapport de l’Olaf, qui a été dévoilé il y a peu en totalité par le magazine allemand Der Spiegel en collaboration avec des sites internet d’investigation, avait suscité l’émoi dans les couloirs du Parlement européen lors de sa publication. Ses accusations étaient graves puisque Frontex aurait couvert ou participé à des refoulements de migrants dans les eaux grecques.
L’agence est aussi accusée de mauvaise gestion, notamment suite à des situations de conflits d’intérêts et des cas de harcèlement. Un rapport accablant qui a coûté son poste à son directeur exécutif depuis 2015, le Français Fabrice Leggeri, qui a dû démissionner fin avril. Il s’agit d’une affaire sensible car l’Europe se veut exemplaire en matière de respect du droit international. Et la manière d’agir de l’agence ne correspondait pas du tout aux standards européens. « Ce sont des pratiques du passé », a réagi Frontex dans un communiqué après la publication du rapport.