L’action Google a été fortement sanctionnée par les marchés financiers déçus de ne voir les revenus d’Alphabet, la maison mère de Google, n’augmenter que de 6 % au dernier trimestre en raison du recul de la publicité en ligne.
Jusqu’à présent, Google semblait mieux résister que les autres géants du net comme Snap ou Facebook à l’érosion de la publicité en ligne. Mais l’entreprise de Mountain View en Californie semble être à son tour touchée. Même si les revenus de sa maison mère Alphabet ont augmenté de 6 % entre juillet et septembre, par rapport à la même période de l’année dernière pour s’établir à 69,1 milliards de dollars, les marchés financiers n’ont pas du tout apprécié la performance. Le titre affichait une dégringolade de 6 % après cette annonce dans les échanges après Bourse.L’inquiétude des marchés se porte essentiellement sur You Tube. En effet, si les revenus publicitaires sur Google Search continuent de progresser de 4,25 % à 39,5 milliards de dollars, ceux de You Tube sont en recul. Les revenus publicitaires se sont établis à 7,1 milliards de dollars au cours du dernier trimestre contre 7,2 milliards pendant la même période l’année dernièreÀ l’inverse, Google Cloud, la branche d’Alphabet qui offre des services en ligne aux entreprises a réalisé des résultats meilleurs que prévus. Ses revenus ont grimpé de 38 %, à 6,9 milliards de dollars.La concurrence de Tik Tok et de la vidéo à la demandePour expliquer cette performance, Google estime que des annonceurs comme ceux des services financiers, les assurances mais aussi dans l’immobilier ou les cryptomonnaies ont mis la pédale douce ces derniers mois en raison de la baisse de la consommation et en particulier aux États-Unis. Beaucoup d’entreprises en cette période troublée cherchent à rationaliser les coûts et le budget de la publicité en ligne devient une variable d’ajustement.Ce recul s’explique aussi par la concurrence de plus en plus acharnée dans le secteur de la vidéo à la demande ou des applications avec des vidéos courtes comme avec l’application mobile TikTok. En 2021, l’application de divertissement a dépassé Google en tant que site web le plus populaire au monde, d’après Cloudflare, un fournisseur de services sur Internet. Les grandes plateformes ont bien tenté de copier les formats de TikTok (Instagram a les « Réels » et YouTube les « Shorts »), mais elles peinent à transformer l’investissement en profits. « Nous avons connu des périodes de croissance extraordinaires mais aussi des moments qui à mon avis servent à prendre le temps d’optimiser l’entreprise, pour nous assurer que nous sommes prêts pour la prochaine décennie de croissance », a lancé Sundar Pichai, le patron du groupe en reconnaissant « Nous sommes dans l’un de ces moments ».