Honorable et Cher aîné,Pour avoir évolué avec vous, voire sous votre houlette, au sein du Front Commun pour le Congo (FCC) dont on ne sait plus si vous êtes encore Coordonnateur depuis la désignation de Raymond Tshibanda comme président du comité de crise de cette plateforme politique en crise, je suis de ceux qui peuvent utilement vous aider à vous regarder dans la glace.
En tout état de causes, vous êtes capable de guérir seul de l’hybris du pouvoir qui dénature votre perception du réel, en vous dépouillant de certaines illusions qui vous maintiennent prisonnier de la nostalgie du Palais de la Nation qui risque de ne plus jamais redevenir votre terrain de jeu.
Ma lettre vaut à cet égard une prescription psychanalytique aux vertus thérapeutiques indéniables.
En effet, c’est dans l’enceinte du Palais de la Nation où fut proclamée l’indépendance du pays un certain 30 juin 1960 que, sauf omission de ma part, vous avez commencé une carrière politique fulgurante. Catapulté à la direction du cabinet du Président de la République, puis à la tête de la méga plateforme électorale FCC, vous ne connaissez que les lambris dorés des oripeaux du pouvoir, faute d’avoir eu à franchir, palier par palier, les différentes étapes qui conduisent au sommet. Personne n’a connu Néhémie Mwilanya comme militant ou cadre de votre parti politique le PPRD avant votre élévation.
Personne ne vous a vu gravir les échelons au sein de cette formation politique. Personne ne vous a vu mouiller le maillot pour la massification des idéaux de votre camp politique. Par le fait du prince, vous avez été imposé à ceux qui émergeaient de la base pour devenir abruptement leur Chef au cabinet présidentiel, ou encore leur coordonnateur au sein du FCC.
Il est donc tout à fait normal qu’avec un profil de bourgeois dans un pays sans classes sociales, vous puissiez être dans un déni perpétuel de la réalité.
Avant de plonger le FCC en crise et d’être délaissé par votre hiérarchie au profit de Raymond Tshibanda, vous avez été le faiseur des rois qui distribuait à la pelle des postes politiques à des courtisans et aux mieux-offrants qui faisaient le pied de grue dans vos somptueux bureaux sur l’avenue de la justice dans la commune de la Gombe. L’option par vous cyniquement levée était de fourguer au Chef de l’Etat la pègre de tout ce que le FCC pouvait compter comme personnes peu recommandables afin de piéger à l’intérieur de l’appareil de l’Etat la gouvernance du Président de la République nouvellement élu, en faisant en sorte que son navire sombre dès son premier mandat afin de préparer votre retour aux affaires.
Votre projet machiavélique connu était d’aggraver la souffrance du peuple pendant cinq longues années, de transformer le pays en poudrière, de semer le chaos, d’installer la chienlit, de faire ressembler la patrie à l’enfer, en vue d’endosser le costume de sauveurs en 2023 après avoir mis au supplice vos propres compatriotes qui ne sont à vos yeux que du minable bétail électoral.
Nous avions du mal à nous expliquer à l’époque que le personnage débonnaire que vous êtes en apparence puisse revendiquer la paternité d’une telle initiative de réification de tout un peuple dans l’inique but d’assouvir votre dévorante ambition de vous maintenir dans les parvis du pouvoir. Juriste de votre état, vous ne manquiez pas l’occasion de persifler sur votre plan anticonstitutionnel consistant à dégrader les conditions de vie des Congolais pour revenir au pouvoir. Dans votre entendement, ce pays était devenu votre chasse gardée.
Vous n’aviez cure de la souffrance de nos mamans, de nos frères et sœurs, de notre progéniture, tout simplement parce que vous aviez réussi à placer les vôtres à l’abri des intempéries de la pauvreté grâce aux pans entiers de l’économie nationale que l’exercice nombriliste du pouvoir vous a permis de truander.Honorable Mwilanya, ayant pris la juste mesure du complot que vous et vos complices aviez sourcilleusement ourdi contre la République, le Chef de l’Etat, sur la foi de son serment constitutionnel, vous déboulonna habilement, sans coup férir. Conscient qu’il y avait dans la barque FCC des patriotes à sauver, il a mis à notre disposition son Arche de Noé dénommée ‘’Union sacrée de la nation’’ grâce à laquelle votre engeance de révisionnistes est définitivement mise hors d’état de nuire. Et contrairement aux propos désespérés que vous avez eu la désinvolture de tenir à Goma et à Bukavu les 26 et 27 août derniers, le pays se porte beaucoup mieux depuis le naufrage du navire FCC-CACH.
La destruction de tous les secteurs de la vie nationale n’a pas eu lieu comme le prévoyait votre dessein diabolique. Par contre, le Président de la République a mené des réformes qui ont permis de ramener dans l’escarcelle du Trésor public tous les fonds qui faisaient le bonheur de vos portemonnaies. Au cas où vous ne seriez pas au courant, malgré la récession économique à l’échelle planétaire induite par la covid-19 et par la guerre en Ukraine, la gestion orthodoxe des finances publiques a triplé le budget de l’Etat qui tutoie désormais les 15 milliards de dollars américains pour l’exercice 2023 à venir. Les régies financières qui vous servaient jadis de caisses noires ont déchiré les plafonds.
L’argent qui alimentait autrefois la kleptocratie construit des routes, pourvoie à la couverture santé universelle des fonctionnaires et agents publics, finance la maternité gratuite à Kinshasa, et vient une fois de plus d’envoyer gratuitement à l’école primaire près de 31 millions d’écoliers. Cet état des lieux non exhaustif ne correspond nullement à la description apocalyptique d’un pays en régression comme vous l’avez malicieusement suggéré.
Par contre, la RDC que vous aviez laissée en deuil est en train de renaître de ses cendres à la satisfaction de tous les patriotes. C’est plutôt à vous de faire le deuil de votre nostalgie du pouvoir.
Fait à Kinshasa, le 06 septembre 2022Jean Thierry MONSENEPWO MOTOTOMembre de l’Union sacrée