Mercredi, l’Éthiopie a exprimé sa colère face à la livraison d’armes par l’Égypte à la Somalie, ce qui a probablement marqué une augmentation des tensions entre les deux voisins de la Corne de l’Afrique.
Addis-Abeba a mis en garde contre le risque de déstabilisation de la région en cas d’alliance de la Somalie avec des « forces extérieures », affirmant que le processus de transition était « difficile ».
L’Égypte n’a pas été directement évoquée dans la déclaration d’Addis-Abeba, mais il a affirmé que la transition en Somalie de la Mission de l’Union africaine en Somalie (Atmis) à la Mission de soutien et de stabilisation de l’Union africaine en Somalie (Aussom) était réalisée sans prendre en considération les intérêts de sécurité de la région.
Le ministère éthiopien des Affaires étrangères a déclaré mercredi que toutes les personnes chargées de préparer et d’autoriser une nouvelle mission de soutien doivent prendre en considération les préoccupations légitimes des pays de la région et des pays contributeurs de troupes. Les forces qui cherchent à susciter des tensions pour atteindre leurs objectifs à court terme doivent en prendre les conséquences graves.
« L’Éthiopie ne peut tolérer ces actions qui mettent en péril les progrès réalisés contre les groupes terroristes régionaux et internationaux. »
À Atmis, l’Éthiopie a fourni des troupes, mais la Somalie a clairement déclaré qu’elle ne serait pas membre d’Aussom après que les deux pays aient été en désaccord sur le protocole d’accord (MoU) signé par Addis-Abeba avec la région séparatiste somalienne du Somaliland.
Mogadiscio a exprimé une protestation amère, même si les deux parties se sont récemment réunies à deux reprises en Turquie pour des négociations. Le problème n’a pas été résolu par eux.
L’Égypte, déjà en conflit avec l’Éthiopie
Le barrage, appelé Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (Gerd), avait été menacé par l’Égypte à un moment donné, qu’elle considère comme une menace pour la sécurité nationale.
Depuis janvier, les relations entre la Somalie et l’Éthiopie se sont intensifiées, avec la signature d’un protocole d’accord entre le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le dirigeant du Somaliland, Muse Bihi Abdi, qui accorde à l’Éthiopie un bail de 50 ans sur une base navale avec accès au port de Berbera au Somaliland pour des opérations maritimes commerciales.
Concernant un barrage sur le Nil, a déjà accepté de déployer 10 000 soldats égyptiens : 5 000 pour le projet d’Aussom et 5 000 pour être stationnés dans la région de Hiiraan, à la frontière avec l’Éthiopie. Le barrage n’a pas été rempli par l’Éthiopie et l’Égypte, ce qui, selon Le Caire, aurait un impact sur ses ressources en eau en aval.
En janvier 2025, la Somalie avait clairement fait savoir que l’Éthiopie ne faisait pas partie d’Aussom, qui devait succéder à Atmis.
Dans un discours à la presse à Mogadiscio le 23 août, le Premier ministre somalien Hamza Abdi Barre a confirmé que les troupes éthiopiennes ne seraient pas intégrées à Aussom à moins qu’Addis-Abeba ne se retire d’un protocole d’accord controversé avec le Somaliland autonome, que la Somalie considère comme une partie de son territoire.
Le protocole d’accord n’a pas été retiré par l’Éthiopie, car, pays enclavé, l’accord avec le Somaliland lui permettrait d’accéder à la mer tant souhaitée après la séparation de l’Érythrée en 1993 et l’emport des ports d’Asseb et de Massawa.