Christophe Lutundula, ministre des Affaires étrangères de la RD Congo, estime que les propos du président Macron « ne suffisent pas du tout ». Évoquant la présence en RDC des rebelles du M23 soutenus par Kigali, le président français a affirmé que « l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne se discutent pas ». Pour le ministre, qui réagit sur France 24 depuis Genève, Emmanuel Macron, attendu cette semaine à Kinshasa, ne fait qu’énoncer une évidence et peut « faire mieux ».
Le chef de la diplomatie congolaise, Christophe Lutundula a critiqué sur France 24 les paroles du président français Emmanuel Macron en amont de sa visite à Kinshasa, les 3 et 4 mars. Des propos maintes fois proférés et qui relèvent du « classique », a estimé le haut-diplomate, d’autant que ces rappels ne sont pas, selon lui, suivis de résultats sur terrain.
Tandis que Washington a plusieurs fois demandé ouvertement au Rwanda de retirer ses troupes de République démocratique du Congo et de cesser de soutenir le M23, l’attitude française et européenne « surprend, et nous pose problème », explique Christophe Lutundula, d’autant que « la présence d’éléments de la force défense du Rwanda sur le territoire congolais » est amplement prouvée selon lui, et notamment par des rapports dirigés par les Nations unies.
Membre du Conseil de sécurité de l’ONU, actrice « majeure de la vie internationale », la France pourrait pourtant « faire mieux » que de réitérer son soutien aux processus de paix de Nairobi ou de Luanda, regrette le ministre.
« Nous voulons la paix et nous n’avons rien contre le peuple rwandais », assure Christophe Lutundula. Mais « si la rupture des relations diplomatique avec Kigali est nécessaire, nous n’hésiterons pas », prévient-il. « Nous sommes décidés quoiqu’il en coûte à mettre fin définitivement aux agressions du Rwanda », a renchéri celui qui occupe également les fonctions de vice-Premier ministre.
Le chef de la diplomatie congolaise a catégoriquement balayé l’hypothèse d’un report des élections, prévues le 20 décembre 2023, voyant dans cette échéance « une nécessité absolue » liée au « respect de la Constitution ».
La veille, le président Félix Tshisekedi depuis le Bureau des droits de l’homme de l’ONU, s’était inquiété de ce que le conflit entre les forces armées et les rebelles dans l’est de la République démocratique du Congo puisse mettre en péril le calendrier électoral.
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