Macron et Scholz, une rencontre pour tenter de faire repartir le moteur franco-allemand.

Emmanuel Macron, Président de la République française et Olaf Scholz, Chancelier de la République fédérale d'Allemagne Palais de l'Elysée, 55 rue du Faubourg Saint Honoré 75008 Paris Le 10/12/2021 Photo : Delphine Goldsztejn

Plombés par une série de différends de l’énergie à la défense sur fond de guerre en Ukraine, Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz se retrouvent à midi ce mercredi pour tenter de relancer le couple « franco-Allemand ».

Si le couple « Macron-Merkel » échangeait des SMS tous les jours, les choses ont bien changé avec l’arrivée d’Olaf Scholtz à la tête de l’Allemagne. Désormais, même si ce n’est pas encore le divorce du couple « franco-allemand », les divergences sont parfois béantes entre les deux premières puissances européennes avec une série de différends de l’énergie à la défense sur fond de guerre en Ukraine. À tel point que le sommet des ministres franco-allemand a été reporté de plusieurs semaines.

Pour tenter de calmer le jeu, le temps d’un déjeuner à l’Élysée, les deux dirigeants ambitionnent de « renforcer les coopérations franco-allemandes » et de répondre aux défis communs de « façon unie et solidaire », a affirmé toutefois la présidence française.

Une belle intention qui masque mal les différences de stratégies entre les deux pays. Très dépendante à l’énergie russe, Olaf Scholtz semble vouloir faire cavalier seul pour sortir son pays de la crise. Le chancelier a annoncé un plan d’aide de 200 milliards aux particuliers et entreprises face à l’envolée des prix, notamment du gaz après les coupures de livraisons imposées par la Russie. Or, ce plan adopté en solo et sans concertation avec ses partenaires européens laisse craindre des distorsions de concurrence alors que Paris aurait préféré une réponse européenne dans ce dossier.« Le couple franco-allemand diverge, il est donc paralysé »La crise en Ukraine a aussi fait changer de pied Berlin en matière de défense. Si Emmanuel Macron plaide pour « une Europe de la Défense beaucoup plus forte », l’Allemagne là aussi semble aussi vouloir prendre son destin seul en main. L’ambition d’Olaf Scholtz est d’avoir la première armée conventionnelle sur le continent avec un plan de 100 milliards d’euros. En outre, l’Allemagne a préféré acheter des F 35 Américains plutôt que de privilégier les avions de l’industrie européenne. Berlin promeut ainsi un projet de bouclier antimissile européen, avec notamment une composante israélienne, concurrent de celui de Paris et Rome.« Le couple franco-allemand diverge, il est donc paralysé », s’est alarmé l’ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères français Dominique de Villepin en ajoutant : « Nous ne pouvons pas nous permettre dans ce moment de l’histoire de ne pas avoir une Europe unie et forte. Ça commence par un dialogue franco-allemand fructueux ».

Si une source diplomatique française reconnaît « un point bas dans les relations franco-allemandes », tous les acteurs estiment le mariage de raison va l’emporter. Sur l’Europe, les deux dirigeants ont « pas mal de convergences », souligne Paris même si Olaf Scholz s’est engagé à soutenir un élargissement de l’Union européenne vers l’Est et une UE à « 30 ou 36 membres », une approche beaucoup plus volontariste que celle de la France. Les deux pays plaident toutefois pour le passage à la majorité qualifiée sur un certain nombre de décisions européennes, de la politique étrangère à la fiscalité.À Berlin, on préfère relativiser. « La France est notre allié le plus proche. Ces derniers jours, il y a eu beaucoup de spéculations, mais je pense que beaucoup de choses ont été inventées de toutes pièces », selon un porte-parole du gouvernement allemand. À Bruxelles, aussi, on veut y croire aussi. « J’ai confiance dans la détermination à la fois du président français et du chancelier allemand » à « travailler ensemble », assure le président du Conseil européen Charles Michel.Sauf que les deux partenaires sont bien loin de la lune de miel. Ils n’ont pas prévu de tenir de conférence de presse l’issue de leur rencontre.

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