Le vendredi 6 septembre 2024, le colonel Alain Kiwewa Mitela, administrateur militaire du territoire de Lubero, a présenté un rapport sur l’état de la rentrée scolaire dans plusieurs écoles de la région.
Au cours d’une mission d’itinérance, il a constaté que la reprise des cours n’a pas pu avoir lieu dans de nombreux établissements situés dans les territoires de Rutshuru, Nyirangongo et au sud de Lubero, dans la province du Nord-Kivu.
Le colonel a indiqué que des dizaines de ménages déplacés, ayant fui les violences perpétrées par l’armée Rwandaise et les rebelles du M23, occupent encore les salles de classe, ce qui rend impossible la reprise des activités scolaires. Il a évoqué la situation des écoles primaires Kabangele, Machungeli, Migheri et de l’Institut Mulyatha à Lubero centre, qui sont restées fermées depuis le 2 septembre. Les déplacés refusent de quitter les locaux scolaires, faute d’alternatives pour s’installer ailleurs.
Cette occupation prolongée des écoles par des familles déplacées met en lumière la crise humanitaire qui sévit dans cette région, en proie à des conflits armés depuis de nombreuses années. Les populations, fuyant les exactions des groupes armés, se retrouvent sans abri et trouvent refuge dans les infrastructures publiques, telles que les écoles, empêchant ainsi le bon déroulement de la rentrée scolaire.
Malgré les efforts des autorités locales et des organisations humanitaires pour trouver des solutions de relogement, aucune alternative concrète n’a encore été mise en place pour ces ménages. Les établissements scolaires, qui devraient accueillir des centaines d’élèves, restent donc inutilisables, privant ainsi de nombreux enfants de leur droit à l’éducation.
Le colonel Kiwewa Mitela a souligné que cette situation représente un défi majeur pour le gouvernement provincial et les acteurs humanitaires; et d’insister sur la nécessité urgente de relocaliser ces familles dans des espaces sûrs afin de permettre la reprise des cours dans de bonnes conditions pour les enfants.
Alors que les tensions persistent dans la région, l’aide des humanitaires est de plus en plus sollicitée pour fournir une aide d’urgence aux déplacés et pour soutenir les efforts visant à garantir l’accès à l’éducation. Cette crise humanitaire, exacerbée par la présence continue des groupes armés, menace non seulement l’avenir des enfants privés d’école, mais également la stabilité de toute la région du Nord-Kivu.
Serge IRENGE