Le responsable du site de déplacés de Rusayo, situé dans le territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a lancé un appel urgent dimanche en faveur de la mise en place d’espaces temporaires d’apprentissage pour permettre la scolarisation des enfants vivant dans ce camp. Augustin Kabenga, président du site, a souligné que 867 enfants âgés de 5 à 18 ans sont actuellement privés d’accès à l’éducation en raison du manque d’infrastructures scolaires adaptées au sein du camp, qui est déjà surpeuplé.
Selon M. Kabenga, bien que 12 enseignants résidant dans le camp aient été informés et se soient montrés disposés à enseigner ces enfants, il n’existe pour l’instant aucun espace d’apprentissage où ces cours pourraient avoir lieu. Ces enseignants, qui sont déjà mécanisés (c’est-à-dire intégrés dans le système éducatif officiel et rémunérés par l’État), sont prêts à apporter leur soutien, mais la situation reste bloquée en raison de l’absence de réponse des autorités compétentes.
Depuis l’année dernière, des négociations ont été entamées avec le directeur de la province éducationnelle du Nord-Kivu 1 et le chef de la sous-division de l’éducation de Nyiragongo, mais jusqu’à présent, aucune solution n’a été trouvée. M. Kabenga a exprimé sa déception face à l’inaction des autorités, malgré l’importance cruciale de l’éducation pour ces enfants qui ont été déplacés par les conflits dans la région. Il a insisté sur le droit fondamental de ces jeunes à l’éducation, un droit qui est actuellement bafoué par le manque de ressources et d’infrastructures dans le camp.
Cette situation met en lumière un des nombreux défis auxquels sont confrontées les populations déplacées dans l’est de la RDC, où les conflits armés, les déplacements massifs de populations et l’insuffisance des services de base comme l’éducation continuent de compromettre l’avenir de milliers d’enfants.
Serge IRENGE