KAMPALA, Ouganda (AP) – Des rebelles présumés ont attaqué une école dans une région éloignée de l’Ouganda près de la frontière congolaise, tuant au moins 41 personnes lors d’un raid nocturne avant de fuir à travers la frontière poreuse, ont annoncé les autorités.
Trente-huit étudiants dans leurs dortoirs figuraient parmi les victimes. Certains élèves ont été brûlés au point d’être méconnaissables, et d’autres ont été abattus ou massacrés après que des militants armés de fusils et de machettes ont attaqué l’école dans le district frontalier de Kasese, a déclaré un maire local à l’Associated Press.
En plus des 38 étudiants, un garde et deux habitants de la communauté locale de la ville de Mpondwe-Lhubiriha ont été tués dans l’attaque, a déclaré le maire Selevest Mapoze. Un communiqué de l’armée ougandaise a déclaré que les rebelles avaient enlevé six étudiants, pris comme porteurs de nourriture pillée dans le magasin de l’école. L’école, mixte et privée, est située à environ deux kilomètres (un peu plus d’un mile) de la frontière congolaise. Les autorités imputent le massacre de l’école secondaire de Lhubiriha aux Forces démocratiques alliées, ou ADF, un groupe extrémiste ténébreux qui lance des attaques depuis des années depuis des bases dans l’est instable du Congo.
Des villageois des provinces congolaises de l’Ituri et du Nord-Kivu ont été victimes des attaques présumées du groupe ces dernières années.
Mais les attaques du côté ougandais de la frontière sont rares, en partie grâce à la présence d’une brigade alpine de troupes ougandaises dans la région. L’attaque a envoyé des ondes de choc dans ce pays d’Afrique de l’Est normalement pacifique dont le dirigeant de longue date cite la sécurité comme une force de son gouvernement.
C’est aussi un coup dur pour les forces armées du pays, qui depuis 2021 se sont déployées dans certaines parties de l’est du Congo dans le cadre d’une mission spécifique pour traquer les militants accusés d’avoir attaqué une école.
Les rebelles ADF, lorsqu’ils sont sous pression, « détournent » l’attention de leurs poursuivants en se divisant en petits groupes qui lancent ensuite de violentes attaques dans d’autres endroits, a déclaré le major-général Dick Olum, suggérant que la dernière attaque était une tentative des rebelles d’atténuer le front de bataille. pression. « Une signature ADF typique », a-t-il dit, « parce que c’est de la pression.
Ils sont sous une pression énorme, et c’est ce qu’ils doivent faire pour montrer au monde qu’ils sont toujours là, et pour montrer au monde qu’ils peuvent encore faire des ravages.
Le raid de l’école, qui s’est produit vers 23h30, a impliqué environ cinq assaillants, selon l’armée ougandaise.
Des soldats d’une brigade voisine qui ont répondu à l’attaque ont trouvé l’école en feu, « avec des cadavres d’étudiants gisant dans l’enceinte », a déclaré le porte-parole militaire Brig. a déclaré Felix Kulayigye dans un communiqué. Winnie Kiiza, une dirigeante politique influente et ancienne législatrice de la région, a condamné « l’attaque lâche » sur Twitter. Elle a déclaré que « les attaques contre les écoles sont inacceptables et constituent une grave violation des droits de l’enfant », ajoutant que les écoles devraient toujours être « un endroit sûr pour chaque élève ».
Les ADF ont été accusées d’avoir lancé de nombreuses attaques ces dernières années visant des civils dans des régions reculées de l’est du Congo. Il revendique rarement la responsabilité des attentats. L’ADF s’oppose depuis longtemps au régime du président ougandais Yoweri Museveni, un allié de la sécurité des États-Unis qui détient le pouvoir dans ce pays d’Afrique de l’Est depuis 1986. Le groupe a été créé au début des années 1990 par des musulmans ougandais, qui ont déclaré avoir été mis à l’écart par la politique de Museveni.
À l’époque, les rebelles ont organisé des attaques meurtrières dans des villages ougandais ainsi que dans la capitale, dont une attaque en 1998 au cours de laquelle 80 étudiants ont été massacrés dans une ville non loin du lieu de la dernière attaque.
Un assaut militaire ougandais a ensuite forcé les ADF à pénétrer dans l’est du Congo, où de nombreux groupes rebelles peuvent opérer car le gouvernement central y exerce un contrôle limité. Le groupe a depuis noué des liens avec le groupe État islamique. En mars, au moins 19 personnes ont été tuées au Congo par des extrémistes présumés des ADF. Les autorités ougandaises se sont engagées depuis des années à traquer les militants ADF même en dehors du territoire ougandais.
En 2021, l’Ouganda a lancé des frappes aériennes et d’artillerie conjointes au Congo contre le groupe.