En République démocratique du Congo, la société Perenco, qui exploite une dizaine de gisements de pétrole, est accusée de nombreuses atteintes à l’environnement. Disclose, EIF et Investigate Europe ont recensé pas moins de 167 affaires de pollution dans le pays.
Casque de chantier vissé sur la tête et bleu de travail, Arthur Gueriot, le directeur de Perenco en République démocratique du Congo, reçoit pour une visite guidée de son exploitation située à Muanda, à l’extrême ouest du pays. « Une exploitation durable », assure-t-il devant un site de stockage du pétrole vert émeraude. Ce 19 octobre 2021, le seul opérateur pétrolier de République démocratique du Congo, d’ordinaire très secret, s’est décidé à laisser entrer la presse.
Le voyage vaut le détour. Ici les tankers de Perenco font face à l’océan Atlantique. A deux pas de là, dans le sable, un pipeline métallique plonge dans les vagues, direction le terminal offshore de la compagnie et son immense torchère qui éclaire le ciel bleu du début d’après-midi. Demain, un navire de la pétrolière acheminera le brut congolais dans le monde entier. « Vers le marché international », s’enorgueillit Gueriot, venu présenter le savoir-faire de Perenco en matière d’extraction de l’or noir issu de puits « matures » rachetés à des majors. Ici, dans la région du Kongo central, Perenco exploite une dizaine de gisements rachetés à l’américain Chevron au début des années 2000.