RDC: Augustin Kabuya: Qui vous a informé que c’est le mandat final?

Vous devez cesser de prétendre que le deuxième mandat de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS/Tshisekedi) à la tête de la République Démocratique du Congo est le dernier.

Augustin Kabuya, le chef du parti présidentiel, a fait cette recommandation lors d’une matinée politique animée le mardi 9 avril 2024 au siège du parti à Limete, situé en province de Kinshasa.

Augustin Kabuya soutient que son parti ne peut pas se limiter à l’exercice du pouvoir pendant seulement 10 ans, soit deux mandats, après une longue période de combat dans l’opposition. Il mentionne par exemple les événements en Tanzanie, tels que Chama cha Mapinduzi (CCM), qui signifie « parti de la Révolution » en swahili, l’Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (ZANU-PF) et le Congrès national africain (ANC) en Afrique du Sud.

« La fois passée, je vous avais dit, arrêtez avec votre langage où vous dites que c’est notre dernier mandat, je vous avais posé la question : qui vous a dit que c’est le dernier mandat ? C’est-à-dire que tout le combat que l’UDPS a mené doit s’arrêter après seulement deux mandats ? Quel est ce raisonnement ? Je vous avais dit, n’allez pas dire que nous allons réviser la constitution. L’ANC en Afrique du Sud est arrivé au pouvoir en 1994 et jusqu’à aujourd’hui, en 2024, c’est toujours l’ANC qui est au pouvoir. Si nous regardons au Zimbabwe, ce qu’on appelait avant la Rhodésie du Sud, ils sont arrivés au pouvoir en 1980 et jusqu’à aujourd’hui, ce sont eux qui sont toujours là. Si nous prenons la Tanzanie, ils sont arrivés au pouvoir avec Julius Nyerere en 1962 et jusqu’à aujourd’hui, ils sont toujours au pouvoir. Comment expliquez-vous que vous avez fait seulement deux mandats et vous dites que ça va s’arrêter ici ? Quel est ce raisonnement ? », s’est-il interrogé dans son intervention devant les cadres et militants.

Augustin Kabuya exprime son mécontentement quant au fait que ce discours soit réellement prononcé par des militants de l’UDPS. Il considère cela comme un discours qui décourage et qui va à l’encontre de ses objectifs de maintenir le pouvoir pendant une période prolongée.

« Ce discours-là est développé pour décourager les gens et quand je parle comme ça, même les gens qui se disent de l’UDPS disent que Kabuya Augustin ne pouvait pas parler comme ça. Non ! Si tu es né moins intelligent, ce n’est pas mon problème, il faut revenir me poser la question pourquoi tu as dit ça ? Vous êtes les premiers à déclarer que nous allons conserver ce pouvoir jusqu’au retour de Jésus-Christ mais vous êtes encore les premiers à déclarer encore que c’est notre dernier mandat, comment peut-on aimer une chose et son contraire ? Il ne faut pas interpréter mal tout ce que je vous ai dit ici », a ajouté Augustin Kabuya.

Selon les chiffres de la Cour constitutionnelle, le 4e cycle électoral en République Démocratique du Congo a vu la réélection de Félix Tshisekedi à la tête du pays avec 73,47 %. Moïse Katumbi Chapwe obtient la deuxième place avec 18,08 %, suivi de Martin Fayulu Madidi avec 4,92 % et Adolphe Muzito avec 1,12 %. Certains dirigeants politiques de l’opposition contestent la réélection de Félix Tshisekedi en raison des irrégularités et des actes de fraude signalés après les élections. Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege et d’autres demandent une réunion pour réorganiser les élections en collaboration avec une CENI et une Cour constitutionnelle renouvelée.

La constitution actuellement en vigueur en RDC interdit à Félix Tshisekedi de se présenter aux élections au-delà de son deuxième mandat. Son deuxième mandat obtenu après le quatrième cycle électoral constitue son dernier mandat en tant que chef de l’État de la République Démocratique du Congo. L’opposition politique fait régulièrement preuve de préoccupation quant à toute tentative de modifier la constitution.

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