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Ituri, la Réserve de faune à Okapi (RFO), 14 000 km2 de superficie, est menacée de disparition par l’exploitation minière illicite des minerais. Plusieurs sources contactées se disent préoccupées, car cette exploitation minière illégale est accompagnée d’un braconnage systématique depuis plusieurs années. Il s’agit de l’extraction non réglementée de l’or qui risque d’accroître, car ces mines illégales attirent de plus en plus des personnes désespérées qui les exploitent en complicité avec des miliciens.
Pour Barnabé Milala, expert en protection de l’environnement et en gouvernance minière, il est temps que les autorités arrivent à se pencher sur la question pour trouver des mécanismes pouvant permettre de sécuriser cette Réserve de faune à Okapi.
C’est dans ce cadre que le 23 juillet dernier, le gouvernement provincial de l’Ituri avait diligenté une mission dans le territoire de Mambasa pour vérifier des limites de la réserve. Déjà, beaucoup de défenseurs de l’environnement démontraient que cette mission voudrait légaliser l’exploitation minière dans la réserve de faune à Okapi. Mais d’après le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri, la mission diligentée visait à délimiter les limites de la RFO parce qu’exploitent certains, sans savoir s’ils sont sur les périmètres de la RFO ou sur une zone interdite.
Mais dans une note de dénonciation rendue publique le 9 août dernier, l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) a interdit toute activité incompatible avec les objectifs de la conservation est interdite dans les aires protégées, conformément à la loi n°014/003 du 11/02/2014 relative à la conservation, précisément en ses articles 2 et 25.
Yves Milan Ngangay, directeur général de l’ICCN, fait savoir aussi que les autochtones, en complicité avec certaines personnes bien identifiées et des sujets chinois, défient les textes légaux en incitant les communautés riveraines à ériger des villages, proches des mines, dans le but de les exploiter, allant ainsi à l’encontre de la mission de la RFO qui consiste à protéger la biodiversité et les espèces rares, notamment l’Okapi.
Ces illégaux exploitent dangereusement les minerais qui profitent en grande partie aux ennemis de la République qui, d’une manière ou d’une autre, se ressourcent de leur vente illicite pour continuer à combattre notre pays dans sa partie Est. Compte tenu de ce qui précède, l’ICCN, à travers son directeur général, attire l’attention des personnes concernées, quel que soit leur rang social, et leur demande de mettre immédiatement fin à ces activités destructrices de l’environnement et opposées aux engagements pris par le chef de l’État, président de la République, en ce qui concerne la conservation et la gestion de la biodiversité, a indiqué le DG de l’ICCN.
De son côté, le général-major Albert Masi, commandant du Corps pour la sécurisation des parcs nationaux et réserves apparentées (COrPPN) a souligné que des dispositions sont prises pour sécuriser la RFO.
Créée en 1991, la RFO regorge non seulement de l’espèce rare qui est l’Okapi, mais aussi de 376 espèces d’oiseaux et de plusieurs autres animaux protégés, selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), qui l’a inscrite sur sa liste des patrimoines mondiaux. Elle possède également des sites panoramiques exceptionnels.