Le gouvernement congolais est appelé par la campagne « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV) à prendre des mesures courageuses afin de combattre la corruption et le détournement des fonds publics. Ce jeudi, il a annoncé cela lors de la présentation de son analyse du rapport récent de la Cour des comptes sur le détournement des fonds publics dans les tribunaux de Kinshasa.
En mai dernier, la Cour des comptes a rapporté un montant de 8,8 millions de dollars américains de recettes non versées au Trésor public et de 84,5 millions de dollars américains de recettes non recouvrées entre 2019 et 2022.
Le CNPAV propose donc entre autres le vote d’une loi anti-corruption, la mise en place de tribunaux spécialisés pour combattre la corruption, la révision du code pénal afin d’y intégrer des mesures répressives dissuasives, l’application rigoureuse des sanctions administratives et pénales, la saisie des instances judiciaires compétentes par la Cour des comptes, la restitution des fonds détournés au Trésor public, l’extension des enquêtes à toutes les provinces du pays et l’intensification et l’extension ;
Selon le CNPAV, ces pratiques abusives font perdre à l’État des ressources précieux pour satisfaire les besoins essentiels de la population, tels que l’accès aux services sociaux de base. L’appauvrissement des zones rurales, l’exode rural s’intensifie et l’enrichissement illicite se poursuit, ce qui entraîne une augmentation des inégalités sociales.
D’après les rapports de 2021 et 2022, malgré les estimations des recettes attendues des cours et tribunaux qui s’élèvent actuellement à 7 millions de dollars américains, le Trésor public ne collecte que 2,4 millions de dollars par an, soit 28%.