Le gouvernement Suminwa est attendu ce mardi 11 juin 2024 à l’Assemblée nationale pour présenter son programme, près de dix jours après sa publication. À la suite des douleurs d’enfantement intenses entre les membres de l’équipe gouvernementale, dirigée pour la première fois par une femme, il sera nécessaire pour l’équipe gouvernementale de demander l’approbation de la représentation nationale afin de leur permettre d’entrer en fonction et de commencer le travail.
Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a convoqué les membres du bureau le lundi 10 juin 2024 afin de finaliser les derniers ajustements de cette journée tant attendue six mois après l’investiture de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême. À la fin de l’assemblée, le rapporteur du bureau de la chambre basse du Parlement, Jacques Djoli, a défini les limites de cet exercice constitutionnel.
« La première ministre Judith Suminwa a déposé au nom du gouvernement déposé son programme, le programme du gouvernement conformément à l’article 90 de la constitution. Mardi 11 juin, ce programme sera soumis au débat et nous espérons qu’à l’issue de ce débat il y aura une motion d’approbation conformément à cette même disposition constitutionnelle mais cette fois-ci selon l’article 24 de notre règlement intérieur, pour que le gouvernement soit investi et s’occupe des grandes questions, des grands défis qu’il attendent pour le plus grand bien du peuple congolais », a dit devant la presse Jacques Djoli, rapporteur du bureau de l’Assemblée nationale.
Lors de cette réunion, les membres du bureau ont établi les modalités de la prise de parole lors de la plénière pour le débat général sur le programme du gouvernement.
« Les interventions seront coordonnées au niveau des différents regroupements politiques qui constituent les structures politiques qui vont structurer les groupes parlementaires et chaque regroupement politique aura son temps conformément ou proportionnellement à son nombre. À l’issue de ces interventions des regroupements politiques ou partis politiques, la première ministre pourra répondre aux questions et nous espérons que maîtrisant son programme, ayant tous les paramètres et ayant à sa disposition tous les députés, elle verra si elle peut répondre directement et alors la question sera posée à la plénière », a indiqué Jacques Djoli.
En même temps, les membres ont fait la promesse de donner à toutes les parties un espace de parole adéquat afin de garantir la qualité du débat global sur le programme du gouvernement.
« Nous avons reçu les instructions du président de l’Assemblée nationale pour accorder aussi un temps suffisamment non simplement aux regroupements politiques de la majorité parlementaire mais surtout de l’opposition ainsi que de non inscrits pour que le débat soit le plus ouvert possible et que toutes les questions dans le respect du temps et dans la discipline soient posées et débattues », a rassuré le M. Djoli.
Le week-end dernier, ce programme a été soumis au bureau de l’Assemblée nationale. Madame Judith Suminwa a élaboré un programme d’actions basé sur les six engagements du Président français. Dans un message publié sur son compte X dans la soirée, la première ministre Judith Suminwa Tuluka se montre « prête » à faire un grand oral devant la représentation nationale.
« Dans nos priorités il y a notamment la nécessité de créer plus d’emplois, d’améliorer le pouvoir d’achat de la population congolaise, d’avoir plus d’infrastructures en termes des routes terrestres, voies fluviales, voies aériennes, chemin de fer, la nécessité aussi d’améliorer les questions en rapport avec le renforcement des capacités humaines là on va toucher notamment le renforcement de l’administration au niveau de la fonction publique, plus de justice, un meilleur accès à la justice et l’amélioration du climat des affaires, un accent sur la lutte contre la corruption et sans oublier la nécessité aussi de travailler sur les questions environnementales », avait dit brièvement la première ministre Judith Suminwa Tuluka devant la presse après le dépôt de ce programme.
Cette coalition majoritaire à l’Assemblée nationale, l’Union sacrée de la nation, est à l’origine de ce gouvernement de 54 membres, famille politique qui a soutenu Félix Tshisekedi lors des élections générales de décembre 2023. Il y a 30 nouvelles personnalités parmi les 54 membres, 15 ministres du précédent gouvernement ont été réintégrés à leurs fonctions et 9 autres ont été réintégrés mais affectés dans d’autres portefeuilles.