La réélection de Félix Tshisekedi a entraîné une réapparition du débat sur la révision ou la modification de la constitution dans l’environnement sociopolitique congolais. S’il est ouvert à ce débat du côté de la majorité au pouvoir, l’opposition politique ne voit pas en Félix Tshisekedi des signes de volonté de se maintenir au pouvoir au-delà de son dernier mandat prévu en 2028.
Après son congrès de trois jours organisé du jeudi 30 mai au samedi 1er juin 2024 au centre catholique Nganda à Kinshasa, le parti politique Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), qui est proche de l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, s’est opposé à toute initiative visant à modifier la constitution.
« Pourquoi doit-on réviser une constitution qui n’est nullement respectée par le pouvoir actuel ? Est-ce que le leadership et la gouvernance de qualité dont les congolais ont besoin sont conditionnés par la révision constitutionnelle ? Bien de pays comme l’Israël, la Nouvelle Zélande, la Grande Bretagne n’ont pas de constitution formelle mais ils sont respectueux des lois qui régissent leur fonctionnement et ces pays sont de loin développés par rapport à la RDC. Ne cherchons pas donc des boucs émissaires pour tenter de plonger encore une fois le pays dans le désordre politique dont nul n’est en mesure de prédire l’issue et personne ne viendra investir dans un pays qui s’enfonce dans la tempête d’une révision constitutionnelle. Dans tout le cas, le LGD votre parti, notre parti s’opposera avec énergie à toute manœuvre visant à changer ou à réviser notre constitution », a prévenu Matata Ponyo en présence des cadres et militants du LGD
Matata a également critiqué l’utilisation de la justice depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi à la Cour suprême. L’élu de Kindu (Maniema) a demandé que les poursuites contre les acteurs politiques de l’opposition soient suspendues.
« S’il y a un parti dans ce pays dont les membres ne pouvaient nullement accepter la violation d’un seul article de la constitution et d’une loi c’est bien l’UDPS. Nous devons nous rappeler que la justice élève la nation et à contrario l’injustice telle celle nous vivons depuis cinq ans dans ce pays est de nature à détruire les fondements socioéconomiques du pays de manière durable », a-t-il fait remarquer.
Il est question pour lui de continuer : « Il est essentiel que le pouvoir politique se ressaisse afin de restaurer la justice, de maintenir la cohérence de son action politique et économique, et de poser les fondations d’un avenir prometteur pour tous les Congolais. » Dans l’attente de la guérison de la justice en raison de sa maladie, le pouvoir politique doit mettre un terme à toutes les poursuites politico-judiciaires contre les opposants politiques et libérer ceux qui sont déjà incarcérés.
Le Président Félix Tshisekedi a annoncé à la communauté congolaise en Belgique la création d’une commission nationale multidisciplinaire dans les jours à venir, chargée de réfléchir à la proposition d’une nouvelle constitution en République Démocratique du Congo. L’annonce de Félix Tshisekedi a profondément perturbé l’opposition qui la perçoit comme une volonté de se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible.
Félix Tshisekedi a terminé son second quinquennat à la tête de la République démocratique du Congo, ce qui signifie qu’il ne peut plus se présenter à la prochaine élection présidentielle.