RDC-ONU: Nouvelle terre d’asile de 6 rwandais génocidaires jusqu’ici basés à Niamey au Niger?

Entre Kinshasa, Kigali, Niamey et l’ONU, une partie de poker menteur se joue actuellement quant à l’éventualité d’une relocalisation en RDC de six Rwandais jusqu’ici installés au Niger et anciennement jugés pour génocide.

Niger a finalement obtenu gain de cause. Les huit Rwandais accueillis à Niamey à la demande de la justice internationale seront bien expulsés du pays à l’issue d’un bras de fer juridique. Retour sur une affaire rocambolesque.

Niamey, capitale du Niger, le quartier de Dar es Salam tire son nom de la ville tanzanienne située à près de 6 000 km plus à l’est, à l’autre extrémité du continent. C’est dans ce quartier qu’ont été installés, en résidence surveillée depuis fin décembre, huit Rwandais. Tous ont été jugés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) installé à Arusha, pour leur rôle dans le génocide des Tutsis.
Qui s’est déroulé au Rwanda en 1994.

Quatre d’entre eux avaient été acquittés, les quatre autres ont purgé leurs peines ou ont bénéficié d’une libération anticipée.

Mais une fois libres, aucun pays n’a souhaité les accueillir. Même ceux, comme la France ou la Belgique, où, pour certains, leurs familles sont installées. Les contraignant à rester contre leur gré dans la ville où ils avaient été jugés.

Jusqu’à ce qu’en novembre, un accord de réinstallation soit conclu entre le Niger et le Mécanisme international du TPIR, qui assure la continuité du tribunal depuis la fin des procès en décembre 2015.

Le 5 décembre, ils ont donc embarqué à bord d’un vol Ethiopian Airlines, direction Niamey. Mais rien ne s’est passé comme prévu.

L’un des 8 Rwandais transférés au Niger par le mécanisme de l’ONU chargé des derniers dossiers du TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) est décédé à Niamey, en fin de semaine dernière.

L’homme de 70 ans est décédé à Niamey, en fin de semaine dernière, sans avoir pu rejoindre ses proches à l’étranger. Condamné pour incitation au génocide, pour son rôle dans le génocide rwandais de 1994, il a purgé sa peine, explique son avocat.

Mais depuis son arrivée au Niger fin 2021, il vivait dans une résidence de Niamey sous contrôle de la police, avec les 7 autres personnes transférées suite à un accord signé entre le Niger et le mécanisme de l’ONU chargé des derniers dossiers du TPIR, sans papiers d’identité et sans être libres de leurs mouvements. « Ils sont à Niamey comme en prison », explique leur avocate, maitre Kadidiatou Hamadou.

Antoine Mukiza, dont le père, âgé, se trouve à Niamey, se dit sous le choc et très inquiet. Il en appelle aux plus hautes autorités du Niger pour que son père, comme les 6 autres, puisse retrouver leurs familles.

Pour le Ministre nigérien des Affaires étrangères, la situation dépend du mécanisme de l’ONU. Le Niger attend qu’une autre terre d’accueil leur soit trouvée, explique Hassoumi Massoudou, mais plusieurs pays ont déjà refusé de les accueillir.

Les gens se demandent si cette terre de nouvel asile est la RDC ?

Cicéron Alimeti.

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