Samedi, Israël a signalé des attaques sur le territoire de l’Iran en réponse aux attaques de missiles menées par l’Iran sur son sol le 1er octobre et aux attaques soutenues par Téhéran contre Israël au cours de l’année passée.
Voici ce que l’on connaît de cette réaction, déclarée au commencement du mois par Israël et qualifiée d’« autodéfense » par Washington :
En quoi consistent les Représailles israéliennes ?
Selon l’armée israélienne, des tirs « précis et ciblés » ont été effectués contre les sites de production de missiles, les batteries de missiles sol-air et d’autres dispositifs aériens.
Une attaque d’Israël contre des installations militaires dans la capitale et dans deux autres provinces de l’Irak a été confirmée par l’Iran.
D’après l’agence de presse officielle Irna, les premières attaques ont eu lieu vers 02 h 15 (22 h 45 GMT le vendredi), surtout dans la partie ouest de Téhéran.
Suite à une succession de six incendies signalés la nuit par la télévision d’État, des incendies persistants accompagnés d’éclairages dans le ciel ont été perçus et observés du centre de Téhéran par des journalistes de l’AFP.
« L’activation du système de défense aérienne contre l’opération du régime sioniste qui a attaqué trois sites en périphérie de Téhéran » avait été signalée par la télévision d’État, faisant référence à Israël que la République islamique ne reconnaît pas.
Selon l’Iran, la violente attaque a causé des « dommages limités ».
Dans la matinée, l’aviation civile de l’Iran a déclaré que les vols dans son domaine aérien seraient progressivement réactivés suite à une courte interruption durant la nuit.
Peu de temps après l’Iran, l’Irak voisin a également déclaré qu’il suspendrait tout vol dans son territoire.
L’agence de presse iranienne Tasnim a indiqué qu’aucune « incendie ou explosion » n’avait eu lieu dans la principale raffinerie de Téhéran.
Le porte-parole de l’armée israélienne, dans un communiqué, a déclaré que ces tirs permettaient à Israël « une plus grande liberté d’action » dans le domaine aérien iranien.
Pourquoi ces mises en scène ?
Deux attaques iraniennes ont conduit aux frappes israéliennes en réponse.
Au premier octobre, lors de son tir le plus crucial, l’Iran a lancé environ 200 missiles sur le territoire israélien, en incluant pour la première fois des missiles hypersoniques.
Cette attaque est orchestrée par Téhéran en réponse aux bombardements israéliens au Liban qui ont tué fin septembre un général iranien et le dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Ce dernier avait dirigé le mouvement soutenu par l’Iran et contre lequel Israël est engagée en conflit direct au Liban depuis la fin de septembre.
Les dirigeants iraniens avaient aussi réagi à l’assassinat commis fin juillet sur leur sol, attribué à Israël, d’Ismaïl Haniyeh, alors leader du Hamas. Le 7 octobre 2023, ce mouvement a mené une attaque inédite sur le territoire israélien, déclenchant un conflit avec Israël dans la Bande de Gaza.
Yoav Gallant, ministre de la Défense d’Israël, avait fait la promesse d’une réponse « mortelle, précise et surprenante » face à l’attaque iranienne du 1er octobre.
Joe Biden, président américain, avait demandé au début d’octobre à son allié de préserver les sites pétroliers de l’Iran, tandis que Donald Trump, candidat républicain, proposait une attaque contre les sites nucléaires de l’Iran.
Téhéran avait alerté sur toute attaque visant ses « infrastructures ».
Que sont les réactions observées ?
« Nous comprenons que les frappes d’Israël sur des cibles militaires en Iran constituent des manœuvres d’autodéfense et viennent en réponse à l’attaque de missiles balistiques iraniens contre Israël le 1er octobre », a expliqué dans un communiqué Sean Savett, porte- parole du Conseil de sécurité nationale de l’exécutif américain.
« Nous exhortons l’Iran à cesser ses attaques contre Israël afin d’éviter une escalade, a-t-il déclaré plus tard. »
Un responsable de la Défense des États-Unis a indiqué qu’Israël les avait préalablement informés de ses attaques contre l’Iran, mais ils ne se sont pas engagés dans cette action.
Le responsable de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait exprimé quelques jours plus tôt qu’« il est crucial qu’Israël réagisse de manière qui ne provoque pas une escalade supplémentaire ».
Quant à elle, l’Arabie saoudite a condamné les attaques israéliennes contre des objectifs militaires en Iran, alertant sur une possible escalade du conflit dans la zone où Israël combat le Hamas palestinien à Gaza et le Hezbollah au Liban.
« Le Royaume d’Arabie saoudite condamne » les attaques israéliennes contre l’Iran et répète sa « détermination ferme de rejeter la montée du conflit dans la zone », qui, selon le ministère des Affaires étrangères, « met en danger la sécurité et la stabilité des pays et des peuples » au Moyen-Orient.