Donald Trump n’a eu besoin que de 10 minutes pour montrer pourquoi sa pile croissante d’accusations criminelles ne desserre pas encore son emprise sur la course présidentielle républicaine et pourquoi ses adversaires le trouveront si difficile à battre.
Le péril juridique croissant de l’ex-président pesait vendredi sur la première vitrine mettant en vedette tous les candidats du GOP en tête du scrutin sur la même scène – une audition de style American Idol dans l’Iowa, le premier État du caucus de la nation.
Mais ses rivaux les plus proches n’ont pas osé évoquer un bourbier juridique qui menace d’être un handicap lors d’élections générales si Trump est le candidat, de peur d’aliéner son soutien encore massif à la base. Les candidats mineurs avec beaucoup moins à perdre ont affronté les éléphants qui se précipitaient dans la salle – mais ont été récompensés par le silence ou un torrent de huées.
Pourtant, Trump n’a pas pu échapper à la réalité d’une campagne dans laquelle il semble courir autant pour reprendre les pouvoirs de la présidence pour balayer son exposition criminelle, que pour mettre en œuvre un programme susceptible d’être encore plus extrême et perturbateur que cela de son premier mandat. Tous les candidats se sont rendus au hit de Brooks & Dunn « Only in America ». Mais quand Trump est arrivé, les paroles ont fait écho à son avenir incertain : « Un enfant rêve de gloire et de fortune. Un enfant aide à payer le loyer. On pourrait finir par aller en prison. On pourrait juste être président.
Trump faisait sa première apparition publique majeure depuis que l’avocat spécial Jack Smith l’a giflé jeudi avec de nouvelles accusations pour avoir accumulé des documents classifiés à son domicile en Floride après avoir quitté ses fonctions.
Il s’en est pris à l’administration Biden pour ce qu’il prétendait être la militarisation politique de la justice. « Si je ne courais pas, personne ne me poursuivrait. Ou si je perdais beaucoup, personne ne me poursuivrait », a déclaré Trump, qui a tenté de transformer sa position précaire en une vertu de campagne électorale en se présentant comme une victime de persécution politique.