Ce samedi 14 septembre 2024, un protocole d’accord a été conclu à Bibwa, à Kinshasa, visant à améliorer les conditions de travail ainsi que les rémunérations du personnel de l’Enseignement supérieur, universitaire et de la recherche scientifique en RDC. Cet accord intervient après plusieurs semaines de négociations intenses entre quatre membres du gouvernement et les représentants syndicaux du secteur. Les discussions, entamées dans le cadre des travaux de la Commission paritaire lancés le 2 septembre 2024, ont permis aux deux parties de trouver un terrain d’entente dans un climat social tendu.
Les enjeux de ces négociations étaient élevés, car les revendications portaient principalement sur l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants et du personnel administratif des institutions universitaires et scientifiques. Le personnel réclamait depuis plusieurs années une augmentation salariale conséquente, ainsi que de meilleures conditions de travail, en raison de la dégradation des infrastructures académiques, du manque de ressources pédagogiques et des retards fréquents dans le versement des salaires. À cela s’ajoutaient des préoccupations liées à la sécurité sociale, à la retraite et aux conditions de formation continue pour les enseignants, des aspects cruciaux pour garantir un enseignement de qualité et un climat apaisé au sein des universités et des centres de recherche.
La Commission paritaire, composée de représentants du gouvernement et du ban syndical de l’ESURS, avait pour but non seulement d’examiner le niveau d’exécution des engagements pris lors de la première rencontre de Bibwa en avril 2022, mais aussi de faire un état des lieux des attentes toujours non satisfaites. À cet effet, une Feuille de route a été élaborée, proposant des mesures concrètes pour garantir la paix sociale dans le secteur éducatif. L’une des principales mesures adoptées est la création d’un Comité interministériel permanent chargé de veiller au suivi des accords et de garantir leur mise en œuvre effective dans les délais convenus.
Cet accord vise également à garantir une rentrée académique 2024-2025 dans la sérénité, pour le bon déroulement des activités universitaires. Les précédentes années avaient été marquées par des grèves répétées et des interruptions des cours, perturbant gravement le calendrier académique et affectant aussi bien les étudiants que le personnel.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a salué cet accord comme une victoire pour le dialogue social et une preuve de la volonté du gouvernement de répondre aux préoccupations légitimes du secteur éducatif. Les responsables syndicaux, de leur côté, ont également exprimé leur satisfaction, tout en soulignant que la mise en œuvre des engagements pris par le gouvernement sera la clé du succès de cet accord. Ils ont insisté sur le fait que le personnel reste vigilant et attend des actions concrètes dans les semaines à venir, notamment en ce qui concerne l’augmentation des salaires et l’amélioration des infrastructures académiques.
Serge IRENGE