Ce mercredi 29 mai, l’armée israélienne a bombardé Rafah, une importante ville du sud de la bande de Gaza où elle a déployé ses chars, tandis qu’un projet de résolution est en cours à l’ONU pour tenter de mettre fin aux violences sur place après un bombardement qui a suscité une indignation mondiale.
Après un massacre dans un camp de déplacés à Rafah, moins de 48 heures plus tard, l’armée israélienne a à nouveau bombardé un autre camp de déplacés dans le même secteur mardi soir. Cette fois-ci, il y a eu vingt et un décès, ce qui s’ajoute aux 45 personnes déjà tuées dimanche, selon un recensement palestinien.
Les scènes de désordre sont pratiquement identiques : des corps étendues sur le sol sablonneux de Rafah. C’est là, à l’extrême proximité de la mer, que les habitants ont installé leurs tentes de fortune. Des camps de réfugiés qui concentrent l’ensemble de la pauvreté de la bande de Gaza. Certains corps sont enveloppés dans une bâche. Certains sont enroulés dans un tissu. Et leurs familles, leurs proches survivants, les entourent, en larmes… « Un jour, une tuerie », affirment les habitants de Gaza.
Après une période de bombardements incessants de trois semaines sur Rafah, les chars israéliens sont maintenant au cœur de cette ville du sud de la bande de Gaza. Notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa, rapporte qu’une nuit d’horreur s’est déroulée de mardi à mercredi, avec le témoignage d’un résident de Rafah.
Le bruit effrayant des drones israéliens, de manière continue. Ils se déplacent en bas. Ils sont en vigilance. Ils lancent un bombardement. Mohamed capture Rafah depuis sa fenêtre, plongé dans le noir total. On ne peut pas voir, mais on peut entendre. « Un autre coup », déclara le jeune homme.