Maria Lvova-Belova, objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre, doit intervenir lors d’une réunion informelle.
ria Lvova-Belova est visée par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) depuis mars pour des « crimes de guerre » présumés « de déportation illégale ». Elle doit pourtant intervenir virtuellement mercredi 5 avril lors d’une réunion informelle du Conseil de sécurité organisée par la Russie sur l’Ukraine. L’annonce de cette participation a provoqué la colère du Royaume-Uni, qui a fait bloquer la diffusion prévue de l’événement sur le site Internet de l’ONU. « Si elle veut rendre compte de ses actions, qu’elle le fasse à La Haye », siège de la CPI, a ajouté un porte-parole de la mission britannique.
La réunion vise à « fournir des informations objectives sur la situation des enfants dans la zone de conflit au Donbass et sur les mesures prises par les autorités russes pour évacuer les enfants en danger », selon la représentation permanente russe, qui accuse l’Occident de « déformer » la situation en employant les termes d’« enlèvements, de déplacements forcés, d’adoptions ». Ce type de réunions informelles, qui peut être organisé par n’importe quel membre du Conseil, se tient au siège de l’ONU, mais pas dans la salle du Conseil de sécurité.
Déportation de mineurs ukrainiens
Les autorités ukrainiennes accusent la Russie d’avoir « enlevé » plus de 16 000 enfants d’Ukraine depuis le début de l’offensive il y a un an. La CPI a émis en mars un mandat d’arrêt historique contre le président Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova, en estimant qu’ils étaient présumés responsables du « crime de guerre de déportation illégale » de mineurs ukrainiens.
L’ambassadeur russe à l’ONU Vassili Nebenzia a assuré récemment que la réunion de mercredi avait été planifiée « bien avant » l’annonce de la CPI. Moscou assure avoir « sauvé » ces enfants des combats et avoir mis en place des procédures pour les réunir avec leurs familles. Maria Lvova-Belova a indiqué mardi lors d’une conférence de presse être prête à renvoyer en Ukraine des enfants déportés, si leurs familles en faisaient la demande.
Selon un rapport de son commissariat publié mardi, 16 enfants issus de 9 familles ont été réunis avec leurs proches vivant en Ukraine ou ailleurs depuis le 29 mars dernier. La commissaire russe à l’enfance a toutefois une nouvelle fois refusé de publier la liste complète des noms des enfants ukrainiens déportés vers la Russie