Le groupe Wagner et son chef prennent de plus en plus de poids sur le terrain de la guerre et dans la sphère médiatique
Vladimir Poutine serait-il menacé dans son propre camp ? Le groupe Wagner gagne en influence sur le terrain et dans les médias dans le contexte de la guerre en Ukraine. Son chef, Evguéni Prigojine, critique ouvertement la gestion de l’armée russe et le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou. Ce qui mène le think-tank américain, The Institute for the Study of War, à émettre l’hypothèse d’une menace pour le président russe. « Evguéni Prigojine continue d’accroître son pouvoir et met en place une structure militaire parallèle aux forces armées russes, qui pourrait menacer le pouvoir de Poutine, du moins dans l’espace d’information », avance l’étude parue lundi 24 octobre.
Le chef du groupe armé se permet même de faire ces critiques sur l’effort militaire russe directement à l’oreille du Kremlin. Une révélation qui « montre à quel point son influence s’accroît alors que la guerre de Moscou vacille », commente à son tour le Washington Post. De là à faire trembler le chef d’Etat en place depuis plus de vingt ans ? « Il prend de l’importance au niveau de la couverture médiatique de la guerre en Russie », confirme à 20 Minutes Carole Grimaud, Fondatrice CREER à Genève, experte à l’Observatoire géostratégique de Genève. Toutefois, Evguéni Prigojine n’a « aucun intérêt à faire tomber le pouvoir en plus de ne pas avoir les moyens matériels de prendre le pouvoir par la force », ajoute Michel Goya, ancien colonel des troupes de marine, historien et stratégiste.