La septième Biennale de Lubumbashi, dans le sud de la RDC, se tient après plus de trois ans d’interruption due à la pandémie du Covid 19. Près de 60 artistes venus du monde entier participent à cette édition autour de la toxicité dans dix lieux à travers la ville.
Avec notre correspondant à Lubumbashi, Denise Maheho
Sur le trottoir, devant le bureau de la mairie, des visiteurs découvrent l’exposition photos en noir et blanc « Kazi – Terre-Mine ». Kazi signifie en kiswahili « travail, terre et mine ». Guilda El Magambo présente des portraits des femmes souriantes dans les mines artisanales de lithium. « La dame tient un seau, c’est son outil de travail. Pour moi, le noir et le blanc représente la misère, explique l’artiste. Je me dis que nous sommes encore au XIVe siècle. »
Gaya, venue de Belgique, est choquée par le paradoxe entre le sourire de ces femmes et la pauvreté dans laquelle elles vivent. « Un téléphone pourrait coûter 100 fois plus cher si on payait correctement ces gens qui extraient les matières premières », remarque Gaya.
Réfléchir la ville différemment
La 7e édition de la biennale de Lubumbashi soulève des questions sur la toxicité et la pollution dans une ville minière, mais aussi sur les rapports Nord-Sud. « Il était intéressant de partir de Lubumbashi pour réfléchir, pense Samy Baloji, l’un des initiateurs de cette manifestation. Qu’est-ce qu’une ville si jamais elle est née d’une extraction des minerais et une extraction sans retour et qu’il y a le legs de ce système qui perdure. Comment nous pourrions penser une ville d’une autre manière. »